Cocaïne/Crack
UTILISATION
La cocaïne est le résultat d’un procédé chimique de laboratoire qui débute par la réduction des feuilles en pâte à coca, elle-même transformée en cocaïne base ou base libre (freebase) à son tour dissoute dans un solvant organique comme l’éther et ensuite acidifiée, pour se terminer par l’extraction d’une poudre de chlorhydrate de cocaïne.
Pure à 92% au maximum à son départ, elle est naturellement coupée à plusieurs reprises pour augmenter le volume commercial. Ceci se fait en ajoutant des substances mimétiques comme des anesthésiques locaux (lidocaïne, procaïne), des sucres, du bicarbonate de soude, de l’aspirine, du paracétamol, ou d’autres stimulants comme la vitamine C, la caféine, voire des amphétamines ou encore d’autres stupéfiants.
Dans les meilleures conditions de productions licites obtenues à l’aide de moyens sophistiqués, on peut extraire environ deux grammes de cocaïne pure pour un kilogramme de feuilles.
D’après les estimations américaines de la Drug Enforcement Administration (DEA), la pureté de la cocaïne de rue a tendance à augmenter. Ainsi, alors qu’en 1987, la cocaïne au détail atteignait une pureté moyenne de 55%., en 1994 la cocaïne était pure à 63%.
Le crack, nouvelle forme de cocaïne fumable apparue dès 1975 aux USA, est obtenu à partir de la cocaïne base et de produits chimiques tels que les métamphétamines. La technique - le freebasing -, qui permet de convertir le chlorhydrate de cocaïne (donc la poudre) en cristaux de crack consiste à ajouter de l’éther à la cocaïne (qui redevient de la cocaïne base) puis à chauffer le mélange. Ce mélange se présente après cuisson sous forme de cristaux et d’agglomérats très durs contenant jusqu’à 90% d’alcaloïdes.
Ensuite, lorsque ces cristaux sont chauffés, ils grésillent sous la chaleur, d’où leur appellation « crack ». Les vapeurs ainsi émises sont inhalées dans des pipes improvisées.
EFFETS
a) Effets psychiques
L’usager récréatif, occasionnel et même " abusif " de la cocaïne cherche à travers la modalité de la prise nasale " le sniff ", à jouir des effets positifs, stimulants de l’alcaloïde : état de bien être, euphorie, performance intellectuelle et physique.
b) Effets somatiques
Les effets physiques sont ceux de la stimulation du système nerveux central, donc un puissant " énergétique ", qui permet d’apporter à l’organisme une résistance à la fatigue, au sommeil, à l’effort physique et à l’endurance.
c) Effets neurobiologiques
Comme tous les psychostimulants, la cocaïne provoque une augmentation extracellulaire de la dopamine et de la noradrénaline. La cocaïne a cet effet par blocage de la recapture. Il faut noter que la cocaïne (contrairement aux amphétamines) bloque également la recapture de sérotonine, ce qui crée probablement des synergies particulières entre les trois monoamines.
Bien que le fait que la cocaïne agisse par blocage de la recapture de dopamine soit généralement admis, il a été récemment montré que des animaux dépourvus de système de recapture de dopamine - et donc théoriquement insensibles à la cocaïne - continuaient à s’auto-administrer ce produit. Ce genre d’expérience montre de toute évidence que la cocaïne (et sans doute tous les psychostimulants) dépend d’autres actions neurobiologiques, en particulier de celle de la libération de noradrénaline (Jean Pol Tassin).
RISQUES ET COMPLICATIONS
a) Complications de l’abus:
Lorsqu’il y a une progression accélérée de la fréquence et de la quantité consommée on peut parler " d’abus ". Les prises s’intensifient et les usagers appréhendent la " descente " de la cocke et essaient de retarder l’échéance, d’où le " cercle infernal ". Les prises d’alcool atteignent des proportions démesurées et les risques : accidents, double intoxication etc. sont à craindre. C’est dans ces conditions que peuvent apparaître les symptômes d’un pré Delirium tremens. Le " binge " au sens de " faire la bombe ", la fête, est le terme pour désigner cette pratique qui s’arrête lorsque toutes les provisions de cocaïne sont épuisées. Souvent cela coïncide avec l’état d’épuisement physique et psychique des usagers.
b) Risque de dépendance:
Comme pour tout produit psychotrope la dépendance doit être évaluée à partir des aspects bio-psycho-sociaux pour chaque individu. Les frontières entre un usage récréatif, modéré, régulier et abusif sont parfois floues. Il arrive que la personne contrôle sa consommation pendant des périodes assez longues, et le glissement vers une consommation excessive interroge l’usager qui ne doutait pas de sa capacité à maîtriser " le produit ". Les manifestations de la dépendance cocaïnique sont principalement psychologiques.
Si les administrations, " sniff ", fumé, notamment pour le " crack ", ou injection se succèdent régulièrement l’excitation psychique s’accompagne de perturbations de l’humeur, d’anxiété, voire de " dépression " incitant le sujet à reprendre le produit. Si la dose est augmentée ou si le sujet est fragilisé par des antécédents psychoaffectifs, l’agitation pourra devenir paroxystique, avec des idées délirantes, sentiment de persécution, illusions psychosensorielles multiples, amnésie, troubles du caractère et du comportement avec parfois des comportements violents auto-ou hétéro-agressifs.
La compulsion à l’usage est le signe le plus marquant avec toute la difficulté de traitement -psycho et chimiothérapique-- que cela représente et les risques et conséquences négatives pour la personne.
c) Risques à long terme:
Un usage abusif voire chronique peut provoquer des troubles psychoaffectifs importants et d’une grande diversité : jusqu’aux " psychoses cocaïniques ". Les complications respiratoires, cardiaques et autres provoquées notamment en raison de la contraction et l’insuffisance de l’irrigation des vaisseaux sont importantes.
Date de création : 04/10/2006 @ 23:09
Dernière modification : 04/10/2006 @ 23:09
Catégorie : Pr3venTiOn
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